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Le télescope spatial CHEOPS est désormais entièrement opérationnel

Illustration du satellite CHEOPS en orbite dans l'espace. [ESA - ATG medialab]
Illustration du satellite CHEOPS en orbite dans l'espace. - [ESA - ATG medialab]
Une nouvelle étape est franchie pour CHEOPS: après plus de trois mois de tests effectués par le personnel de la mission, en partie depuis leur domicile en raison du coronavirus, le télescope spatial a été déclaré entièrement opérationnel.

CHEOPS (pour CHaracterising ExOPlanets Satellite) a pour objectif d’analyser les exoplanètes connues afin de déterminer, entre autres, si elles réunissent des conditions propices au développement de la vie. Ce projet de l’Agence spatiale européenne (ESA) et de la Suisse est placé sous la responsabilité de l’Université de Berne en collaboration avec l’Université de Genève (UNIGE), indique jeudi un communiqué commun des deux institutions.

Mercredi 25 mars dernier, après presque trois mois de tests approfondis, l’ESA a annoncé que le télescope spatial CHEOPS était prêt à accomplir sa mission scientifique alors qu’une grande partie du monde se confinait pour endiguer l’épidémie de coronavirus.

L’ESA a ensuite transmis la responsabilité des opérations de CHEOPS au consortium chargé de la mission, composé de scientifiques et d’ingénieurs travaillant pour quelques 30 institutions de 11 pays européens.

Analyse de la précision

L’équipe s’est d’abord occupée d’évaluer les performances photométriques du télescope spatial. CHEOPS est un appareil d’une extrême précision capable de découvrir des exoplanètes de la taille de la Terre. "Le test le plus délicat consistait à mesurer la luminosité d’une étoile avec une précision de 0,002% (20 millionièmes)", déclare Willy Benz, professeur en astrophysique à l’Université de Berne et directeur de la mission.

>> Revoir les explications de Willy Benz dans le 19h30 au mois de décembre 2019 :

Satellite suisse Cheops: les explications de l'astrophysicien Willy Benz
Satellite suisse Cheops: les explications de l'astrophysicien Willy Benz / 19h30 / 3 min. / le 4 décembre 2019

Un tel degré de précision est capital afin de bien discerner l’obscurcissement provoqué par le passage d’une planète de la taille de la Terre devant une étoile de taille similaire à celle du soleil (un phénomène appelé "transit" qui peut durer plusieurs heures). CHEOPS devait également montrer qu’il pouvait maintenir ce niveau de précision pendant deux jours consécutifs.

>> Revoir aussi le sujet du 19h30 sur les premières photos prises par Cheops :

Le satellite suisse Cheops vient de livrer ses premières photos d'étoiles hors de notre système solaire.
Le satellite suisse Cheops vient de livrer ses premières photos d'étoiles hors de notre système solaire. / 19h30 / 1 min. / le 7 février 2020

Au-delà des espérances

Afin de vérifier tout cela, l’équipe s’est concentrée sur une étoile baptisée HD 88111 qui est située à 175 années-lumière dans la constellation de l’Hydre. Sans planète connue, cette étoile est idéale pour un test de ce genre.

CHEOPS a pris une image de l’étoile toutes les 30 secondes pendant 47 heures consécutives. Chaque image a été minutieusement analysée. L’équipe s’attendait à ce que la luminosité de l’étoile varie quelque peu pendant la période d’observation en raison d’une multitude de facteurs tels que la présence d’une autre étoile dans le champ de vision, de légers tremblements du satellite ou de l’influence du rayonnement cosmique sur le détecteur.

Or "la courbe de lumière mesurée par CHEOPS s'est avéré être incroyablement plate, le télescope spatial va donc au-delà de l’exigence de précision de 0,002%", indique Christopher Broeg, manager de la mission CHEOPS à l’Université de Berne.

ats/ther

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L'UNIGE découvre un système planétaire

Une équipe internationale d’astronomes avec participation genevoise a découvert un système compact de six planètes autour de l’étoile HD 158259. Il comprend une "super-Terre" et cinq "mini-Neptunes" dans une configuration orbitale exceptionnellement régulière proche de la "résonance".

Plusieurs planètes sont dites en résonance lorsqu’elles se retrouvent périodiquement dans la même configuration, après avoir fait un nombre d’orbites potentiellement différents.

Observée par le spectrographe SOPHIE, situé à l’Observatoire de Haute-Provence en France, HD 158259 est une étoile de la constellation du dragon à la limite de la détection à l’oeil nu, a indiqué jeudi l'Université de Genève (UNIGE) dans un communiqué.

HD 158259 est observée depuis sept ans par SOPHIE. Cet instrument permet de mesurer la vitesse radiale de l'étoile, c’est-à-dire sa vitesse dans la direction de l'observateur. C'est le même type de mesure qui a permis la découverte de la première exoplanète autour d’une étoile de type solaire, 51 Peg b, par les Prix Nobel Michel Mayor et Didier Queloz en 1995.