Les humains pas tous égaux face au coronavirus
Les populations du globe ne disposent pas toutes d’une immunité identique pour se défendre contre le coronavirus, ressort-il d’une étude internationale rassemblant les universités de Genève, d’Adelaïde et l’Institut allemand Max Planck de Jéna.
- Publié le 10-06-2020 à 14h29
Les chercheurs se sont penchés sur les gènes dits HLA, responsables du système immunitaire adaptatif, qui ont la particularité de différer souvent entre individus.
Les gènes produisent des molécules HLA (Human Leukocyte Antigen, ou antigènes des leucocytes humains) qui se placent à la surface des cellules. Lorsqu’un virus infecte un organisme, les protéines de l’envahisseur sont d’abord découpées en petits fragments appelés peptides.
Les molécules HLA se lient ensuite à ces fragments et les exposent à la surface des cellules, déclenchant ainsi une cascade de réactions immunitaires destinées à éliminer le virus.
«Nous avons cherché à identifier, parmi les quelque 450 molécules HLA les plus communes dans des centaines de populations à travers le monde, celles qui se lient le plus fortement aux peptides du nouveau coronavirus», explique Alicia Sanchez-Mazas, professeure à l’université de Genève.
Pas de conclusions trop hâtives
Plus de 7.000 peptides peuvent être dérivés de l’ensemble des protéines virales du coronavirus.
En classant les 450 molécules HLA selon leur capacité plus ou moins forte à lier les peptides du coronavirus, l’étude fournit un inventaire de référence essentiel pour identifier les susceptibilités ou résistances génétiques plus ou moins grandes des individus face au virus. Elle montre également que la fréquence de ces variants HLA diffère de manière significative d? une population à l’autre.
«Il ne faut cependant pas en tirer des conclusions trop hâtives. Les molécules HLA contribuent à la réponse immunitaire mais elles ne sont de loin pas les seuls éléments permettant de prédire une résistance efficace ou non à un virus», nuance José Manuel Nunes, co-auteur de la publication.