Des écailles aux plumes, il n’y a qu’un gène
Une équipe scientifique genevoise a démontré que la modulation de l’expression d’un gène chez des embryons de poulets pouvait donner l’ordre de faire des plumes là où il aurait dû y avoir des écailles. Un résultat qui aide à mieux comprendre l’évolution des phanères
Phanères, tel est le terme scientifique utilisé pour désigner écailles, plumes, poils et épines, soit toutes les formes d’appendices cutanés observées chez les vertébrés terrestres. Comment est-on passé de l’un à l’autre au cours de l’évolution? Quels sont les mécanismes biologiques qui sous-tendent leur apparition et la diversité de formes et de couleurs observées dans le vivant?
Toutes ces questions passionnent le biologiste Michel Milinkovitch, professeur à l’Université de Genève. En 2015, le scientifique et son équipe avaient démontré que tous ces phanères étaient homologues, c’est-à-dire que les poils des mammifères, les plumes des oiseaux et les écailles des reptiles actuels dérivent d’une même structure sur un ancêtre commun, et correspondaient à des écailles transformées.